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Histoire du patronyme Le Chanjour

Changeur, forme ancienne Changeux, nom de métier, désignant celui qui change les monnaies; forme bretonne Chanjour (Le). Dérivés : Changean, Changeat, Chanjou.
Dictionnaire étymologique des noms de famille de Marie-Thérèse Morlet, Editions Perrin 1991

Jusqu'au 12ième siècle, dans les villages de nos paroisses armoricaines, chacun recevait un seul nom : Jacques, Perrinne, Michel, Anne, Estienn, Hiérosme…
Suite à une démographie galopante et pour éviter toute confusion, certains reçoivent un surnom lié à leur morphologie (Le Bras pour quelqu'un de grand), leur anatomie (Le Cam pour un boiteux) ou tout simplement leur métier (Le Gof pour un forgeron).
Ce surnom se transmettra par la lignée du père, d'où le patronyme.

Le nôtre vient du celte 'Chancher' ce qui correspond à Changeur. L'hypothèse d'un ancêtre monnayant les statères d'or, des marins et des marchands étrangers, en monnaie en usage en Armorique est des plus vraisemblables.
A l'extrémité ouest de la sénéchaussée d'
Auray, protégée au sud par les Mégalithes de Carnac, blottie au fond du Ria d'Etel, se trouve la paroisse de Mendon. A la lumière des travaux en cours et des écrits en notre possession, c'est là le berceau de notre famille.
Le village ou lieu-dit
Mathélitte est la trace la plus ancienne à ce jour…
Les archives démarrant au plus tôt en 1551 dans les diocèses, nous aurons des difficultés à remonter au-delà de cette date. Peut-être trouverons-nous des documents plus vieux, mais certainement pas en filiation directe.

Nous découvrons donc notre ancêtre, à la fin du 16ième siècle, laboureur à Mathélitte en Mendon. Cela le situe à un rang social élevé pour l'époque. En effet, n'oublions pas que la terre appartient au seigneur et le laboureur, maîtrisant totalement son travail avec bœuf et outillage agraire, est le troisième personnage du village après le seigneur et son intendant.

Notre patronyme a eu plusieurs orthographes lors des enregistrements. Suivant la prononciation du déclarant et la compréhension de l'écrivain de l'ancien régime pour les registres paroissiaux, puis de l'officier de l'état civil, nous avons plusieurs variantes de notre nom. Nous retrouvons des écrits Sanjour à Ploëmel en 1741, des (Le) Changeur à Vannes à partir de 1811 et jusqu'en 1838.
Le plus bel exemple nous est fourni par Joseph Marie Le Bourdiec de Crac'h, en 1875, qui demandera et obtiendra la rectification du nom de sa mère. Celle-ci naquit à Vannes le 21 juin 1813 de François
Le Chanjour et de Marie-Hélène Le Mignan. Elle est inscrite à l'état civil sous le nom de Anne Marie-Françoise Le Changeur. A son mariage avec Thuriau Le Bourdiec, le 25 février 1832, à Crac'h, elle fut enregistrée sous le nom de Sanjour. Lors de son décès, survenu le 4 juillet 1858 à Crac'h, elle retrouvera, tardivement et grâce à son fils, le nom de ses parents : Le Chanjour. (extrait du jugement du tribunal de 1ière Instance de Lorient en date du 26 avril 1875).
Son frère co-sanguin Jean, enregistré sous le patronyme de Le Changeur, né le 27 septembre 1824 à Vannes, a des descendants répertoriés dans notre arbre généalogique qui s'appellent aujourd'hui Changeur.

Notre terre d'Armor, devenue Bretagne vers le 5ième siècle, a toujours été tournée vers la mer. Beaucoup de ses enfants deviennent naturellement marins. Certains d'entre eux, fatigués de bourlinguer sur les océans du globe, posèrent leur sac à terre, parfois à la suite d'une avarie de leur bateau, souvent à cause d'un accident, en tombant des voilures par exemple, ou, bien sûr, tout simplement, pour être tombés amoureux de la plus belle fille du bout du monde.

Nous avons contacté des Sanjour et Sanjoux aux Etats-Unis, venant pour certains des Caraîbes (Haïti) et pour d'autres ayant émigrés de la grande Russie vers l'Amérique. Comment leur faire connaître le charme de notre terre de Bretagne ? Saurons-nous leur donner envie de retrouver leurs racines oubliées ? Une place leur revient de droit dans l'arbre de la famille !

Retrouver tous les Le Chanjour et leurs Alliés, c'est notre challenge du prochain millénaire que je vous propose de partager au sein de notre association...

Jean-Michel Le Chanjour

 
Menhir de Locoal-Mendon
Mendon
 
 
Carte géométrique de la France dite "Carte de Cassini"
de François Cassini de Thury (1714-1784) sur ordre de Louis XV
 
Le Chanjour correspond au breton chancher, ''changeur", mais note plutôt la bretonnisation du terme français. Il se peut que ce nom ait eu le sens plus précis de "changeur de monnaies".
Dictionnaire des noms de famille bretons - André Deshayes - Editions Le Chasse-Marée - Armen - 1995
 

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